Publié dans Editorial

Le torchon brûle !

Publié le lundi, 28 octobre 2024


De l’électricité dans l’air. Rien ne va entre la Grande île et les Iles sœurs des Comores. Le Gouvernement malagasy ferme les frontières du pays. Deux bateaux comoriens ont été refoulés au large de Mahajanga. Et pour cause, l’épidémie du choléra sévit aux Comores. Les autorités malagasy conformément aux mesures lancées par l’OMS pour répondre au risque de propagation dans la région de l’océan Indienjouent la carte de la prudence et de vigilance et priorisent la nécessité de sauvegarder la santé de tous.
La décision malagasy déclenchait une avalanche de réactions virulentes du côté des Iles sœurs des Comores. Les autorités comoriennes ne comprennent pas l’intransigeance de leurs homologues malagasy. Elles ont entendu autrement les mesures. L’un des armateurs du bateau, l’Acadie, Attoumane Allaoui, dénonce une mauvaise foi de la part des responsables étatiques de la Grande île. Le Gouvernement malagasy reste ferme sur le respect des intérêts vitaux du pays en matière de santé publique. En 2020, quand la menace de la pandémie de Covid-19 devenait imminente et intraitable, le Gouvernement malagasy et au même titre ceux des autres pays du monde ont fermé les portes aériennes et terrestres de leurs pays. Et personne n’y trouvait aucun inconvénient malgré les dégâts causés collatéralement.
Il faut avouer qu’entre Madagasikara et les Comores, la relation n’a jamais été réellement et franchement au beau fixe. Les deux pays entretenaient, depuis la nuit des temps, des relations compliquées et complexes. A vol d’oiseau, 925 km « seulement » séparent les deux aéroports internationaux, Ivato et Prince Saïd Ibrahim, environ entre Antananarivo et Toliara. Les deux îles sœurs sont voisines et par conséquent, les risques de frictions de voisinage existent. Depuis, les époques royales, certains princes ou des rois téméraires faisaient des razzias aux Comores. Des excursions ou des incursions qui bafouaient les règles rudimentaires du bon voisinage.
Les Comores ont été toujours prises pour une « Petite Sœur » de la Grande Terre. Les nouveaux conquérants de la colonisation classaient la « Petite sœur » parmi les Dépendances de la Grande île au même titre que les îles Eparses. Ce type de relation subtilement entretenu par le pouvoir colonial et qui perdure après, tisse un genre de relation frustrant entre Madagasikara et les Comores. Et quand les autorités comoriennes refusent de recevoir le chef de la diplomatie malagasy, cela signifie tout simplement que la tension monte de quelques crans. Ni moins ni plus d’un sérieux incident diplomatique !
Il existe en toile de fond dans cette relation compliquée, l’affaire de49 kg d’or en provenance de Madagasikara saisis par les autorités des Comores en décembre 2021 à l’aéroport de Moroni. Les démarches officielles engagées par Madagasikara restent lettre morte. C’est un conflit qui alimente la situation frictionnelle entre les deux pays.
L’armateur du bateau Acadie crie au scandale ! Il dénonçait une attitude faisant preuve de manque de compassion envers les passagers, au nombre de 283, à bord du bateau. Il ne voulait rien comprendre de la priorité des malagasy à savoir la santé publique.
Passé l’orage, il faut bien qu’un jour les autorités des deux Etats indépendants et souverains se mettent  autour d’une table. Envers et contre tout, la diplomatie doit primer en jetant les bases du bon voisinage.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Visite d’Etat
    Le pays s’apprête à accueillir une visite d’Etat. Dans une ambiance effervescente, la Grande île se prépare à recevoir sur le sol malagasy, en visite d’Etat, le Président français Emmanuel Macron le 23 avril. Ce sera le 5ème voyage officiel d’un Chef d’Etat français à Madagasikara mais il s’agit cette fois-ci d’une visite d’Etat. On entend par « visite d’Etat, un voyage officiel d’un Chef d’Etat souverain dans un pays souverain suite à l’invitation officielle du Chef d’Etat d’un pays souverain. C’est le plus haut niveau protocolaire d’un voyage officiel qu’effectue un Chef d’Etat à l’extérieur. Selon le protocole français en matière de visite ou voyage du Chef d’Etat, il existe trois sortes de voyage : le voyage officiel (d’Etat éventuellement), le voyage de travail et le voyage privé. Le général de Gaulle effectua un voyage officiel à Madagasikara en 1958. Il ne s’agissait pas d’une visite d’Etat du fait…

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